A Konna, dans le centre du Mali, l’Etat a faussé compagnie aux habitants

Dalia Hamam Mercredi 18 Juillet 2018-15:15:02 Bonjour l'Afrique
Un policier de la Minusma sur les marches de la sous-préfecture de Konna, désertée par l'Etat et ses forces de sécurité, le 5 juillet 2018 au Mali
Un policier de la Minusma sur les marches de la sous-préfecture de Konna, désertée par l'Etat et ses forces de sécurité, le 5 juillet 2018 au Mali

Un troupeau de chèvres broute l'herbe qui pousse dans la cour caillouteuse de la sous-préfecture de Konna, désertée par l'Etat et ses forces de sécurité, comme de nombreuses localités du centre du Mali, selon l’AFP

Dérangées dans leur banquet, les chèvres s'égaillent dans les ruelles environnantes. "Les seuls habitants ont pris la fuite", ironise un policier de la Mission de l'ONU (Minusma).

En patrouille à Konna en ce jour de foire hebdomadaire, qui draine les populations à des kilomètres à la ronde, la police de la Minusma veut s'enquérir auprès du sous-préfet de l'avancement de la distribution des cartes d'électeurs pour le scrutin présidentiel du 29 juillet.

Mais pas âme qui vive dans le bâtiment ocre à colonnades de la sous-préfecture. Sur un bureau encombré de papiers et de documents, seul un drapeau malien froissé atteste de la présence de l'Etat dans cette bourgade de quelque 16.000 habitants.

Près de la statue érigée en mémoire de Damien Boiteux, premier militaire français tombé lors de l'intervention contre les jihadistes en janvier 2013, lancée justement à Konna, le nouveau poste de gendarmerie construit il y a quelques mois par l'ONU attend encore sa garnison.

Vers la fin de l'année dernière, les gendarmes stationnés dans la ville sont partis renforcer des positions attaquées près de Mopti, le chef-lieu de la région, à environ 70 km au sud, raconte le premier adjoint au maire, Yaya Traoré.

en relation